Sommaire
La démographie est un facteur déterminant des dépenses en santé des gouvernements provinciaux et territoriaux.
- Entre 1976 et 2015, l’accroissement et le vieillissement de la population, combinés, ont contribué pour 1,8 point de pourcentage (26 %) à la croissance annuelle moyenne des dépenses provinciales et territoriales en santé.
- Le directeur parlementaire du budget (DPB) prévoit que la démographie contribuera en moyenne pour 1,8 point de pourcentage par année à la croissance des dépenses provinciales et territoriales en santé au cours des 25 prochaines années, ce qui représente 43 % de la croissance prévue des dépenses.
- Nous prévoyons que le vieillissement de la population à lui seul contribuera pour 1,0 point de pourcentage à la croissance annuelle moyenne de 2016 à 2040, ce qui représente 23 % de la croissance prévue des dépenses provinciales et territoriales en santé.
- D’une province et d’un territoire à l’autre, nous prévoyons que la contribution de la démographie à la croissance annuelle moyenne des dépenses en santé de 2016 à 2040 variera de 1,4 point de pourcentage (une croissance de 39 %) à Terre-Neuve-et-Labrador à 2,7 points de pourcentage (une croissance de 53 %) en Alberta.
Dans ses rapports annuels sur la viabilité financière, le DPB a souligné le problème budgétaire que pose le vieillissement de la population pour les dépenses infranationales[1] en santé. Dans le rapport[2] de cette année, il a établi des projections des dépenses en santé pour chaque province et pour l’ensemble des territoires. Afin de vous donner un contexte supplémentaire à ces projections, vous trouverez ci-dessous un tableau des facteurs d’accroissement des dépenses provinciales et territoriales en santé. La ventilation des facteurs respecte le cadre utilisé par l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS) et est détaillée pour montrer comment les catégories du DPB s’harmonisent au cadre[3].
Facteurs d’accroissement des dépenses en santé : contributions annuelles moyennes à la croissance des dépenses provinciales et territoriales en santé
En points de pourcentage
Période moyenne |
Inflation générale |
Accroissement de la population |
Vieillissement |
Autre |
|
Total |
|
|
|
|
|
(i)+(ii) |
Croissance du PIB réel par habitant (i) |
Croissance excédentaire des coûts (ii) |
|
Historique : 1976-2015 |
|||||||
1976-2015 |
3,5 |
1,1 |
0,7 |
1,8 |
1,4 |
0,3 |
7,1 |
2001-2010 |
2,3 |
1,0 |
0,8 |
2,7 |
0,8 |
1,8 |
6,8 |
2011-2015 |
1,4 |
1,1 |
1,0 |
-0,3 |
1,1 |
-1,4 |
3,1 |
Projection : 2016-2040 |
|||||||
2016-2040 |
2,0 |
0,8 |
1,0 |
0,5 |
0,8 |
-0,3 |
4,2 |
2016-2020 |
1,8 |
1,1 |
0,9 |
-0,8 |
0,8 |
-1,7 |
2,9 |
2021-2040 |
2,0 |
0,8 |
1,0 |
0,8 |
0,8 |
0,0 |
4,5 |
Sources : Institut canadien d’information sur la santé, Statistique Canada et directeur parlementaire du budget.
Note : Pour obtenir une ventilation exacte, tous les taux de croissance sont calculés à l’aide de logarithmes naturels. Cependant, les chiffres des contributions étant arrondis, leur somme peut ne pas correspondre à la croissance totale des dépenses en santé indiquée. Comme l’ICIS, le DPB s’est servi de l’inflation du PIB comme mesure pour l’inflation des dépenses en santé. Les contributions et les taux de croissance prévus sont tirés du RVF de 2017 du DPB.
De 1976 à 2015, 3,5 points de pourcentage de la croissance annuelle moyenne des dépenses provinciales et territoriales en santé sont attribuables à l’inflation, ce qui représente 49 % de la croissance des dépenses au cours de cette période. La démographie (c’est-à-dire l’accroissement et le vieillissement de la population) est responsable en moyenne de 1,8 point de pourcentage par année, ce qui représente 26 % de la croissance des dépenses au cours de cette période. Le reste de la croissance, soit 25 %, est attribuable à d’autres facteurs (c’est-à-dire la croissance du PIB réel par habitant et la croissance excédentaire des coûts).
À l’avenir, nous nous attendons à ce que la démographie demeure un important facteur d’accroissement des dépenses provinciales et territoriales[4]. Au cours des 25 prochaines années (de 2016 à 2040), nous prévoyons que 1,8 point de pourcentage de la croissance annuelle moyenne des dépenses en santé sera attribuable à l’accroissement et au vieillissement de la population[5]. Cela représente 43 % de la croissance prévue des dépenses provinciales et territoriales en santé, ce qui est seulement légèrement inférieur à la contribution de 46 % provenant de l’inflation, le plus grand facteur d’accroissement des dépenses.
Nous prévoyons que le vieillissement de la population à lui seul contribuera pour 1,0 point de pourcentage à la croissance annuelle moyenne, ce qui représente 23 % de la croissance prévue des dépenses provinciales et territoriales en santé de 2016 à 2040.
De 2016 à 2040, d’une province et d’un territoire à l’autre, nous prévoyons que la contribution de la démographie à la croissance des dépenses en santé variera en moyenne de 1,4 point de pourcentage par année à Terre-Neuve-et-Labrador (ce qui représente une croissance des dépenses en santé de 39 %) à 2,7 points de pourcentage par année en Alberta (ce qui représente une croissance des dépenses en santé de 53 %)[6]. Les contributions de la démographie après 2040 devraient diminuer considérablement puisque la contribution du vieillissement se dissipera avec la disparition de la génération du baby-boom.
Contributions prévues de la démographie à la croissance annuelle moyenne des dépenses provinciales et territoriales en santé, de 2016 à 2040
En points de pourcentage
Canada |
T.-N.-L. |
Î.-P.-É. |
N.-É. |
N.-B. |
Qc |
Ont. |
Man. |
Sask. |
Alb. |
C.-B. |
Terr.* |
1,8 |
1,4 |
2,2 |
1,5 |
1,5 |
1,6 |
1,8 |
1,8 |
1,4 |
2,7 |
1,8 |
1,7 |
Source : Directeur parlementaire du budget.
Note : *Terr. désigne l’ensemble des territoires. La contribution de la démographie inclut l’accroissement et le vieillissement de la population. La valeur entre parenthèses représente la croissance annuelle moyenne des dépenses en santé. Toutes les contributions et tous les taux de croissance sont calculés à l’aide de logarithmes naturels.
[1] Les administrations infranationales se composent des gouvernements provinciaux et territoriaux ainsi que des administrations locales et des gouvernements autochtones. Dans le présent texte, nous utilisons les termes « infranational » et « provincial et territorial » de façon interchangeable.
[2] Disponible à : http://www.pbo-dpb.gc.ca/fr/blog/news/FSR_October_2017. Les projections des dépenses en santé du DPB sont partiellement fondées sur des données de l’Institut canadien d’information sur la santé (ICIS). Le Rapport sur la viabilité financière (RVF) de 2017 tient compte des données publiées par l’ICIS dans son rapport de 2016 intitulé « Tendances des dépenses nationales de santé ». Le rapport de 2017 de l’ICIS a été publié le 7 novembre 2017 (disponible à https://www.cihi.ca/sites/default/files/document/nhex2017-trends-report-fr.pdf).
[3] Le cadre du DPB divise la croissance des dépenses en santé dans les catégories suivantes : la croissance du produit intérieur brut (PIB) nominal, la croissance attribuable au vieillissement de la population et la croissance excédentaire des coûts (c’est-à-dire la croissance qui est supérieure aux contributions du PIB nominal et du vieillissement), qui devrait avoir une valeur égale à zéro à long terme. Afin d’harmoniser ces catégories au cadre de l’ICIS, nous avons d’abord divisé la croissance du PIB nominal en la croissance du PIB réel par habitant, l’inflation du PIB et l’accroissement de la population et ensuite nous avons combiné la croissance du PIB réel par habitant à la croissance excédentaire des coûts pour former la catégorie « Autre » de l’ICIS.
[4] La réduction prévue de la croissance excédentaire des coûts entre 2016 et 2020 illustre la croissance des dépenses prévues dans les budgets provinciaux et territoriaux.
[5] Bien que les contributions moyennes de la démographie à la croissance des dépenses de 1976 à 2015 et de 2016 à 2040 soient très semblables, elles illustrent des changements compensateurs dans les contributions sous-jacentes de l’accroissement et du vieillissement de la population pendant ces deux périodes.
[6] La contribution annuelle prévue de Terre-Neuve-et-Labrador est de 1,39 point de pourcentage, ce qui est légèrement inférieur à la contribution de 1,44 point de pourcentage de la Saskatchewan.